L’introduction de la Loi 25 au Québec a un objectif louable : diminuer les risques de piratage et offrir un meilleur contrôle des données pour les utilisateurs qui naviguent sur le web. Mais alors que l’expérience des consommateurs s’est améliorée, les entreprises qui dépendent de ces données pour planifier leurs publicités numériques rencontrent certaines difficultés. En quoi exactement la Loi 25 au Québec nuit-elle aux stratégies marketing et publicités numériques des entreprises?
Avant de poursuivre votre lecture, nous tenons à préciser que cet article n’a aucune valeur juridique et ne sert qu’à mettre en lumière les impacts de la Loi 25 au Québec pour les entreprises.
Depuis septembre 2023, la Loi 25 au Québec exige que les entreprises demandent le consentement des visiteurs de leur site web pour la collecte, l’utilisation et la conservation de leurs données numériques. La première phase de la Loi 25 a eu lieu en septembre 2022, alors que seule l’identification d’un responsable des données récoltées sur les sites web était nécessaire.
Les données récoltées sur les visiteurs de votre site web sont essentielles pour planifier et diffuser des publicités numériques, puisqu’elles nous permettent de dresser un portrait de votre audience principale (âge, emplacement géographique, sexe, type d’appareil utilisé, etc.). Les données permettent également de cibler cette audience en remarketing sur les sites web partenaires de Google.
La réduction du volume de données récoltées suite à l’introduction de la Loi 25 au Québec augmente malheureusement les coûts d’acquisition de vos publicités numériques.
Imaginons que vous ayez mis en place une offensive publicitaire et diffusé des annonces l’année dernière pour le lancement d’un nouveau produit. Votre investissement était de 4000 $ par mois. Pour la durée de la campagne, vous avez obtenu 1334 clics sur vos publicités, à 3 $ du clic, avec un taux de conversion de 8 % (107 leads en tout). Chaque lead vous a donc coûté 38 $.
Vous décidez de lancer une campagne similaire cette année, et 50 % des visiteurs de votre site web n’ont pas explicitement accepté la collecte de données. Pour la durée de la campagne, vous obtenez maintenant les mêmes 1334 clics sur vos publicités, à 3 $ du clic, mais la plateforme présente désormais un taux de conversion de 4 %. La plateforme publicitaire indique maintenant 53 leads collectés pour un investissement de 4000 $, soit 76 $ par lead.
En théorie, vous avez possiblement un taux de conversion similaire et un taux de prise de contact (leads) similaire. Cependant, l’information réelle est erronée… un cauchemar pour les marketeurs!
Si moins de données sont récoltées, moins de statistiques sont obtenues. Selon le Baromètre Privacy 2023, c’est entre 40 % et 60 % des statistiques et sessions collectées qui sont perdues avec la mise en vigueur de la Loi 25.
Qu’est-ce que cela signifie pour vos publicités numériques?
Comme nous l’avons vu précédemment, même si vos annonces sont aussi performantes qu’avant, les données pourraient indiquer le contraire. Un client qui achète pourrait en effet ne pas avoir donné son consentement pour la récolte de ses données, et alors les outils de mesure de performance ne montreront pas qu’il a acheté.
Une récolte de données moindre nous empêche de bien comprendre combien d'objectifs web sont réalisés (ex. : prises de contact par formulaire, appels téléphoniques, envois de courriels, achats réalisés, etc.). Nous ne savons plus ce qui propulse les résultats.
Aussi, lorsque l'on utilise des stratégies d'enchères basées sur l'IA et que l’on coupe la quantité de données analysées par la plateforme, ses estimations futures risquent d'être inexactes.
Pour se conformer à la Loi 25, les entreprises doivent avoir ajouté un pop-up de consentement à la collecte de données à leur site web depuis septembre 2023.
Il est important de noter qu’un visiteur qui n’accepte pas explicitement la collecte de données est considéré comme avoir refusé. Il est donc primordial que le pop-up de consentement sur votre site web incite les utilisateurs à prendre action.
Voici quelques conseils pour optimiser votre pop-up et ainsi favoriser une réponse positive de vos visiteurs.
Le taux d’acceptation des utilisateurs est plus grand sur desktop avec les encadrés de consentement de style « footer » (55 %) comparativement aux encadrés de style « pop-in » (52 %). Plus le pop-up de consentement prend de la place, plus il sera performant. Assurez-vous que celui-ci prenne toute la largeur de l’écran et la moitié de la hauteur de l’écran.
Puisque nous terminons notre lecture à droite, c’est là qu’il vaut mieux mettre le bouton sur lequel on souhaite que les utilisateurs cliquent. Concernant le positionnement du bouton de refus dans les sous-options de personnalisation, les données sont encore trop peu nombreuses et le caractère légal de cette approche est encore à définir.
En mettant le pop-up de consentement en avant-plan du contenu et s’assurant qu’il suit l’utilisateur au défilement de la page, la prise d’action est presque assurée.
S’il est possible de naviguer sur votre site web sans prendre action sur la collecte de données, vous risquez de réduire la quantité de données récoltées pour la planification et la mesure de performance de vos campagnes publicitaires. Assurez-vous que votre pop-up de consentement est en avant-plan et qu’il est impossible de l’éviter avant de commencer à naviguer.
Créer une expérience de consentement claire et positive n’est qu’une des solutions pour favoriser une bonne performance publicitaire. Si vous désirez que nous analysions votre compte publicitaire et vous proposions des pistes d’améliorations, n’hésitez pas à contacter notre équipe!
Discutons-en!